Uvira: Grâce à la Fondation Panzi, des leaders religieux s’engagent à promouvoir la masculinité positive et l’égalité des sexes pour l’émergence de la société
Des responsables des confessions religieuses s’engagent à promouvoir la masculinité positive et l’égalité homme-femme à Uvira pour l’émergence de la société. Ils s’engagent également à militer pour la réduction pourquoi pas l’éradication des stéréotypes dont font face les femmes à cause de leur sexe.
Engagement pris ce lundi 9 juin 2025, à l’issue d’ un atelier d’échange de 4 jours sur les normes promouvant ou subjuguant les femmes et les hommes qu’a organisé la Fondation Panzi à travers son partenaire Initiatives des Femmes pour le Développement, l’Autopromotion et la Paix, IFDAP.
Ces assises qui s’inscrivaient dans le cadre du programme BADILIKA avec l’appui financier de PMU/ASDI, se sont déroulées dans la salle du restaurant AQUARIUS II, de l’économat général, au quartier Kimanga, commune de Kalundu, ville d’Uvira, province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo. Elles ont réuni plus de 20 responsables des confessions religieuses locales parmi lesquels 10 femmes.
Mr Pascal Ramadhani, Pasteur de l’Eglise Valée de térébinthe, a, dans ses propos, déploré le non développement socio-économique de la femme d’Uvira suite aux stéréotypes à son endroit, causés par des normes sociales. D’après lui, beaucoup de femmes ont des potentialités qui sont malheureusement ignorées par la société et en particulier les hommes. Il dit s’engager à positiver les négatifs propagés contre la femme en commençant dans son foyer
«De nombreux stéréotypes pèsent encore aujourd’hui sur la femme, en raison des normes sociales profondément ancrées dans notre société. Selon ces conceptions, la femme ne devrait pas s’exprimer en présence d’un homme; même face à l’injustice, elle est censée garder le silence. Il lui est parfois interdit de conduire un véhicule, ou encore de consommer certaines parties d’animaux domestiques non pour des raisons sanitaires, mais simplement parce qu’elle est une femme. Ces normes la relèguent à une position d’infériorité, alors même qu’elle possède des potentiels immenses que, bien souvent, nous les hommes avons tendance à minimiser. On véhicule l’idée qu’elle ne peut rien accomplir de bon dans la société, ce qui freine considérablement son épanouissement personnel et professionnel. Je m’engage à transformer ces stéréotypes négatifs en éléments positifs pour l’élévation du niveau socio-économique de la femme, afin qu’elle ait un accès équitable aux ressources, au même titre que l’homme. Mon engagement commence dans mon propre foyer, en valorisant les compétences et capacités de ma femme et de mes filles. Je m’engage également à sensibiliser les membres de mon église à la notion de masculinité positive, afin de bâtir une société plus juste, plus inclusive et plus équilibrée» a-t-il conclu.
Le Pasteur David Kashindi, de l’aumônerie universitaire protestante, estime que les rôles traditionnels attribués à l’homme par la société contribuent parfois à nourrir chez lui un sentiment de supériorité, le rendant arrogant vis-à-vis de la femme. Conscient de cette réalité, il s’est résolument engagé à promouvoir l’égalité des sexes et à défendre la dignité humaine dans la ville d’Uvira.
«En tant qu’hommes, les rôles que la société nous a attribués nous conduisent parfois à adopter une posture d’arrogance vis-à-vis des femmes. Cela nous pousse à nous croire supérieurs. Conscient de cette réalité, je m’engage à sensibiliser mes proches et les membres de mon Église à l’importance de promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes, le respect de la dignité humaine malgré nos différences liées au sexe, ainsi qu’à encourager une culture du dialogue au sein du couple. Car c’est par le respect, la compréhension mutuelle et l’équité que nous pourrons bâtir une société plus juste, plus forte et véritablement émergente» a-t-il conclu.
Rappelons que l’objectif de cette rencontre était de créer un cadre d’échange et d’apprentissage sur les thématiques d’actualité pour une meilleure promotion du genre en puisant sur des références bibliques et d’autres Ecritures Saintes, mais aussi sensibiliser les représentants des confessions religieuses sur les stéréotypes de la masculinité traditionnelle et leur impact sur les hommes et la société en général. Cet atelier rentre dans le cadre d’une série d’activités que met en œuvre la Fonfation Panzi, sur la promotion de la masculinité positive, une approche qui consiste à amener les hommes à s’engager dans le combat contre les VBG.
Sifa Munyaka Angèle.
