Uvira: La recrudescence de la criminalité dans la ville, la société civile, les mouvements citoyens et la jeunesse tirent la sonnette d’alarme
Les structures de la société civile et du mouvement citoyen, les représentants des motards et bajajistes ainsi que le conseil urbain de la jeunesse d’Uvira dénoncent l’insécurité grandissante qui sévit dans cette partie de la province du Sud-Kivu depuis le début de l’année 2024.
Ces derniers l’ont déclaré ce mercredi 31 janvier 2024, au cours d’un entretien avec le commissaire provincial de la Police Nationale Congolaise au Sud-Kivu, le commissaire divisionnaire adjoint Roger Isiyo qui séjourne dans la ville depuis mercredi dernier, dans le but de s’imprégner sur la situation sécuritaire et socio-économique à Uvira.
Devant le maire intérimaire Kifara Kapenda Kyk’y, dans la salle des réunions du commissariat urbain de la police, ces différentes couches de la population décrient les cas d’attaques domiciliaires récurrents occasionnant mort d’hommes, des blessures et vols mais aussi la découverte des corps sans vie, perpétrés d’une part par des présumés éléments de sécurité et d’une autre part par certains jeunes non autrement identifiés en armes blanches et à feu.
Ces couches de la population déplorent l’absence de postes de la police dans certains quartiers et surtout l’effectif insignifiante des éléments de la police dans Uvira, une ville comptant 17 quartiers avec plus 300 mille habitants.
Abordant la question liée à la mobilité et la communication de ces éléments de l’ordre qui impacte négativement sur la sécurisation de la ville, les structures de la société civile et du mouvement citoyen, les représentants des motards et bajajistes ainsi que la jeunesse urbaine recommandent la dotation de la connexion Wi-Fi et des engins roulants au commissariat urbain de la police, la réparation des motos en panne, la dotation des nouvelles tenues aux policiers et les armes à ceux qui n’en ont pas. Les policiers en âge avancé doivent être retraités, ajout-ils.
Pour le commissaire provincial de la Police Nationale Congolaise au Sud-Kivu, la sécurité est une affaire collective et on est tous responsables de l’insécurité qui prévaut dans la ville d’Uvira.
Le commissaire divisionnaire adjoint Roger Isiyo, condamne le banditisme, le non-respect de l’autorité locale pour divers motifs et des appels d’incitation à la rébellion qui s’observent dans la ville d’Uvira. Il déplore par ailleurs les cas de règlement de compte et des justices populaires dues aux rumeurs et préjugés.
Roger Isiyo demande aux structures de la société civile et mouvement citoyen d’éduquer et de sensibiliser la communauté en général sur le rôle de tout un chacun dans la sécurité du milieu pour une paix durable à Uvira. Il appelle également la population à rester vigilante et à dénoncer tout cas suspect et promet son implication pour apporter solution aux différents défis soulevés.
Il faut noter que plusieurs cas de tueries, blessures et autres cas d’insécurité sont rapportés dans la ville d’Uvira depuis le début de l’année en cours. Les cas les plus récents sont, celui de la soirée du mardi 30 janvier où deux hommes dont un chef du ménage Lajeri Rubaduka Bijavu de 60 ans et son beau-frère Nebu Musavu Bernard ont été ôtés la vie par des inconnus au quartier Kimanga pendant qu’ils prenaient leur repas du soir, et le cas de ce jeudi 1er février au quartier Kabindula sur avenue Kashekebwe vers 2 heures du matin où des inciviques inconnus ont pénétré dans le domicile de monsieur Lumumba jusqu’à blesser deux jeunes garçons qui sont admis dans un centre de santé de la place pour des soins sanitaire.
Cette situation fait que les habitants du milieu vivent dans la peur, se demandant à qui la prochaine cible. L’implication de tous est donc d’une importance capitale afin de mettre la main sur les auteurs de ces actes d’insécurité.
Sifa Munyaka Angèle